Journal de voyage de Alain GRAND sur le fleuve AMAZONE en mai-juin 2009
MAIL No 1
Après 35 heures de voyage, j'atterris au Pérou, à IQUITOS. Une vieille
connaissance datant de 1971 et revisitée avec Brigitte et Marion il y
a 7 ans. Une ville d environ 80.000 habitants, créée par un jésuite en
proie à une frénésie de prosélytisme vers 1700. En pleine Amazonie
péruvienne, on ne peut l'atteindre que par bateau ou par air. Un
confetti de civilisation en pleine selva (jungle).Qu'y a t il a voir?
L'Amazone évidemment et ça tombe bien puisque je suis là pour cela !
Je pourrais lui coller tous les qualificatifs possibles, une chose est
sure, il est BEAU. Le malecon, la promenade le long du fleuve est un
régal dont je me repais à tous les moments de la journée. La ville est
centrée par l'incontournable "Plaza de Armas", conforme à toutes les
villes péruviennes, au centre de laquelle une stèle supporte une tête
ridiculement petite d'un obscur libertador . Elle est flanquée d'une
église qui doit être une cousine excessivement lointaine de l'art
gothique, d'un goût plus que douteux. En dehors de cela restent
quelques maisons coloniales tapissées d'azulejos, qui, fort
heureusement, ont été promues propriété de l'état. La ville a connu
son plein essor à l'époque du boom du caoutchouc, grâce aux
plantations d'hévéas. C'est à ce moment qu'un riche négociant illumine
à commande une maison à Gustave. Gustave a bien fait une tour à Paris,
un pont à Hanoi, alors pourquoi pas une maison à Iquitos ? Sinon que
cette maison censée être d'habitation est inhabitable, le fer retenant
la chaleur implacable. La "casa de hierro" est toujours là, très
vilaine. Un café avec ventilo s'est installé à l'étage, tandis que des
boutiques ont investi le r.d.ch.
Jouxtant Iquitos, BELÉM,
(ne pas confondre avec la ville brésilienne). Une cité lacustre de
15.000 habitants. J'ai reparcouru ses rues et avenues en barque
pendant 2 heures. On l'appelle pompeusement "Venise", si ce n'est
qu'ici, les maisons ne s'enfoncent pas dans le sol, mais c'est l'eau
de l'Amazone qui monte. Certains ont construit des maisons sur
pilotis. Quand les eaux sont basses, c'est bien, mais quand l'Amazone
monte, ils ont les pieds dans l'eau. Pas pratique. Les autres, la
plupart, ont construit un radeau et une maison par dessus. Vous avez
compris, quand l 'Amazone monte, la maison monte avec. Oui mais là, il
est impératif que le radeau soit bien amarré, sinon il risque d'aller
faire une petite promenade sur le fleuve !! Des bateaux-epiceries
sillonnent les rues avec leurs denrées. Certains ont installé des bars
facilement reconnaissables aux décibels qu'ils crachent. C'est sympa
de boire une bonne bière bien fraîche, mais gare aux oreilles. Toute
cette vie sur l'eau est fascinante. On naît sur l'eau, on vit sur
l'eau, et on meurt sur l'eau. En attendant les enfants s'amusent comme
des fous dans l'eau, sans surveillance, et les adultes saluent le
touriste que je suis avec gentillesse.
Si vous avez tout lu, vous
avez compris que j'aime ce coin du monde. Je m'y complais, je le
déguste, je m'en repais. Ainsi sont mes voyages.
Grosses bises a tous.
Alain
Mail No 2
D'IQUITOS, toujours au
Pérou, j'ai fait 3 "sorties". A "INDIANA". Aller par bateau lent
(3.30 h pour 20 milles marins). Enfin, quand je dis bateau, c était
plutôt une épave. Il a embarqué de l'eau des le départ, notre survie
vient de la pompe a écoper. Mais quand même il y avait des gilets de
sauvetage... 3 pour 30 passagers! Mieux savoir nager et éviter les
mauvaises rencontres avec les caïmans. Le patelin gentillet, propre,
et population affable. Retour par "deslizador" entendez par là, bateau
rapide en métal. Propulse par 1 puissant moteur hors bord, il est
vraiment TRÈS rapide. La moitie arrière seulement de l'embarcation
touchait l'eau! Pour 2 Euro, 45 minutes de sensations fortes. Moins
cher qu'à la foire ! 2eme sortie à TAMSHIYACU (attention à la
prononciation ! 1 heure de trajet en deslizador, idem au retour, je
m'habitue. 3eme sortie par bus à 70 KMS. LA, LE BUS ÉTAIT COMME
CERTAINS COGNACS, CAD "hors d'âge". Grâce à dieu, il ne s'est pas
disloqué. Pas ou peu de côtes dans le coin, heureusement on aurait dû
pousser.
Mais la route est encore
longue et je dois quitter mon Pérou adore. Bateau rapide. 9 heures de
trajet. 3 heures après le départ, nous avons heurté un dauphin.
Résultat, l'hélice est cassée et 1 bateau sans hélice !!! On était
comme un électron libre au milieu de l'Amazone. Un bateau identique
qui suivait nous a accueillis à son bord. Fin de parcours à la TRIPLE
FRONTIÈRE, un territoire abritant 3 morceaux de pays: Pérou, Colombie
et Brésil. En circulant a pied dans cet étrange zone, on passe d'un
pays à l'autre juste en traversant la rue. L'arrivée se fait au Pérou
à Sta ROSA, le change d'argent en Reals brésiliens en Colombie
à LETICIA et le tampon sur le passeport au Brésil à TABATINGA. Tout
cela est un peu confus.
Dès le lendemain, j'ai
entamé 1 tour de 3 jours, seul avec un guide, sa cuisinière de femme
et le chauffeur de la barque. L'Amazonie, en plein dedans... avec les
moustiques ( j'en ai tué des armées en pensant à Bertrand!).
Navigation sur les bras du fleuve et les terres inondées (+15 mètres
au dessus du niveau le + bas), 2 virées de nuit à la recherche de
caïmans (petits) positives, pêche au piranhas négative.
Progression à pied dans la jungle : un garçon ouvrait le passage à la
machette, comme dans les films, explications des différentes essences,
visites de communautés indigènes. PARFAIT tout cela.
De retour à TABATINGA
(Brésil), embarquement immédiat sur 1 gros bateau pour MANAUS. Une
forêt de hamacs remplissait déjà les 2 ponts. J'ai réussi à glisser le
mien. Impression de bateau d'émigrés clandestins! 4 jours, 3 nuits.
Bonne ambiance très sympa, et bouffe surabondante. Le paysage change à
chaque instant. Les jours défilent sans 1 moment d'ennui. Ce fleuve
est vraiment GE-ANT. Température 30/35o, degrés hygrométriques
avoisinant 80 %, pas de moustiques sur le bateau, pas de pluie. La vie
est belle, alors, je vous embrasse tous.
A suivre...
Mail
No 3
(ne vous
croyez pas obligé de lire ma prose sortie d'une cervelle évanescente
due a la chaleur!)
3 nuits et 4 jours de navigation depuis la triple frontière
(Tabatinga). J'ai un peu de mal à retrouver mon hamac : il y en a 120
sur le pont! Disposés en travers du bateau, ils se balancent doucement
grâce au léger roulis. L'ambiance est bon enfant mais pas bruyante.
Pour nous, ce qui pourrait passer comme un parfum d'aventure, voyager
en bateau au Brésil est aussi commun que pour nous de prendre le
train. Départ, il fallait s'y attendre, avec 2 heures de retard.
Inlassablement, les paysages défilent lentement, mais tous différents.
La journée est rythmée par les repas copieux, inclus dans le prix.
Celui de midi commence a 10.30 !! Des montagnes de poulet, riz
haricots, hachis et eau fraîche. Le réfectoire : 1 grande table où
l'on mange autant qu'on veut. Personne ne parle, on MANGE. On se
croirait dans 1 monastère ! Quand toute la tablée a terminé, la table
est nettoyée, les plats sont rechargés et on laisse rentrer une autre
fournée. Bonne organisation. Dîner de 16.30 a 18.00 ! Idem. Sur
le pont supérieur, une boutique-bar : Sandwiches, boissons, sucreries
etc... Je répète, 1 bonne bière bien fraîche sur le pont et regarder
l'Amazone: le pied ! Quelques heures après le départ, le bateau est
accosté par une vedette de la police fédérale. Des vrais ou des
pirates déguisés? Des vrais ! Une quinzaine de policiers armés
jusqu'aux dents (kalach, grenades, matraques...) on fouille tous les
recoins du bateau (immobilisé) et tous les bagages des passagers +
fouille au corps, pendant 4 heures. Ça ne faisait pas avancer le
splinblick, mais j'ai le temps. Communication difficile en raison de
la langue, mais un matelot était péruvien. Arrêts multiples en route =
petites diversions. Les nuits dans le hamac? Pour être franc, ça ne
vaut pas un bon lit!!! A 19.00/20.00 heures, tout le monde
dort....sauf moi.
A force de tours d'hélice, le bateau est arrivé à MANAUS. Non, ce
n'est pas une belle ville: beaucoup de maisons sont destroyed. La
municipalité a lancé le programme "Belle Époque" (en français dans
l'affiche), pour restaurer les bâtiments coloniaux. Bonne initiative!
Le "Hit" de la ville est l'opéra crée au moment du "rubber boom"
où la gentry du tout Manaus se retrouvait pour voir un opéra... ou
être vue, certaines loges étant aveugles !! Petit, mais très richement
décorée par des artistes (peintres, ébénistes, sculpteurs étrangers.)
style évidemment 1900.
Le quartier dit historique est une vraie ruche. Des magasins, des
boutiques, des stands sur le trottoir et toute une foule vire
voletante. Mais, pas une épicerie pour acheter de quoi se sustenter !
Heureusement, Carrefour était la et j ai pu faire des provisions de
bouche à consommer dans ma chambrette! (Danup et autre Activia, pub
gratuite). Outre l'opéra, une ballade à "l'encontro das aguas". Un
phénomène hydrologique à la rencontre du Rio Negro et de l Amazone...
Les eaux de ces derniers, de couleurs différentes cheminent dans le
même lit sans se mélanger, s'ignorant superbement, pendant une
vingtaine de Km. Ceci est dû à la différence de température, de
densité, d acidité, et de vitesse. Étonnant! Les Anglais ont installé
un port flottant: des caissons d'acier qui permettent aux navires de
gros tonnages de pouvoir accoster quelque soit le niveau du fleuve.
Comme trouvaille, ça ne vaut pas le fil à couper le beurre. En ville à
l' "squire dos sucos" EXCELLENTS jus de fruits (merci Nico pour le
tuyau, j'espère que mon futur petit fils se porte bien ainsi que la
Maman). Ma dernière nuit à Manaus: assiégé par une trentaine de
moustiques, j'ai mené une attaque au lance flamme (mon briquet) avec
succès. Un seul en a réchappé, les sales bestioles!
J'ai aimé cette ville plantée en pleine Amazonie. Musées, parcs,
plage, marchés impressionnants etc... Dommage que les brésiliens
prennent la rue et l'Amazone pour une poubelle.
2.200 Km de parcourus déjà.
Mail No 4
Au Brésil, un bateau qui part à l'heure est un bateau qui part avec 2
heures d'avance. A contrario, un bateau qui part avec 2 heures de
retard est un bateau qui part" à l'heure". Un bateau qui part avec 4
heures de retard est un bateau "un peu en retard". Et un bateau qui
part avec 8 heures de retard est un bateau "en retard". Personne ne
dit rien. Chez nous, cela ferait la une du JT de 20.00 h. mobiliserait
les associations de consommateurs et autres syndicats ( interprétation
très personnelle de l'événement). Au départ de Manaus, mon bateau
était "en retard" ( 8 heures). Mais, j'ai gagné une nuit gratis dans
mon hamac !! Arrivée à SANTAREM a 3.00 h. du matin. Il faut finir la
nuit et on ne débarque qu'à 6.00h. Il fait gris et la ville
complètement inondée s'est transformée en (très) petite Venise. Des
hôtels et commerces sont fermés, les pieds dans l'eau. Trottoirs et
ponts en bois -mais sans les soupirs - ont été aménagés. Vision
insolite de Santarem. Néanmoins, la ville est agréable et tranquille.
Une promenade de qq 4 Km longe l Amazone, rejoint ici par le rio
Tapajos. Ici aussi on peut voir l' "encontro das aguas" (le rio
Tapajos et l Amazone ne se mélangeant pas immédiatement). Ici, je me
suis décidé à acheter une bombe exterminant les moustiques: non
seulement ils piquent, mais ils font du bruit.
GAG: Bus pour ALTER DA CHAO (40 Km) Après 1.30 h. je me
retrouve.........à 100 mètres de mon hôtel !! Je n'ai pas vu passer le
village ! RE - expédition le lendemain. Gagne. Ce village tant
recommandé par les guides n'a vraiment pas de quoi mobiliser les
foules à l'époque des hautes eaux. Les belles plages de sable blanc
sont sous 8 mètres d 'eau !! Je compense par un tour en barque dans
les "iguapas" (terres inondées). Retour à Santarem dès le lendemain
matin. Journée terne, sans relief.
Un jour plus tard, cad aujourd'hui, je quitte pour MACAPA en bateau of
course. Vive l Amazone.
Côté petit dej. Toujours inclus dans le prix de la chambre, ils sont
roboratifs: pain, beurre, charcuterie, fromage, cakes, fruits (ananas,
papaye, melon) jus de fruit (Acerola, un petit fruit rouge dont la
teneur en vitamine C est 140 fois + élevée que l'orange ! Exit le
scorbut!) et café au lait. De quoi tenir jusqu à ce soir. Côté
intestins : alerte orange. Mise en batterie de rafales d Intetrix et
autre Imodium, on ne sait jamais...
Mail No 5
Au départ de Santarem, le bateau était ~bondé~. Arrêt de nuit à Monte
Alegre. Les passagers pour cette destination sont obligés de débarquer
dans l'eau avec leurs baluchons sur la tête ! Pittoresque. A Praninha,
presque tout le monde descend et voila le pont quasiment vide, ce qui
a aéré les hamacs restants. Arrivée a Santana à 1.30 h du matin. On ne
descend pas à cette heure. Trop dangereux, donc dodo jusqu a 7.30 h.
Bus pour MACAPA a 25 Km.
3 jours a MACAPA.
1er jour. Visite du fort SAO JOSE, au bord de l'Amazone. Gratuit. En
forme d'étoile à 4 branches, construit par les Portugais entre 1764 et
1782 sur les plans de Vauban. L'enceinte extérieure, une épaisse
muraille, crénelée est faite de blocs de pierre rouge mais qui en
raison du climat est entièrement recouverte de mousse noire. A
l'intérieur, les bâtiments sont bien conservés mais les explications
des panneaux installés à l'entrée sont totalement effacées par le
soleil ! Alors, on devine... Ici le cachot, là, le réfectoire, puis un
autel avec le sigle des Jésuites, ce doit être la chapelle.
Élémentaire mon cher Watson !
Le 2eme jour fut moins glorieux. Impossible de savoir quand partent
les bateaux pour Belém. Il faut aller à Santana (le port) en bus, 25
Km et revenir !! Ensuite, comme je commençais à toucher le fond,
question finances, direction ma banque (HSBC). Le distributeur ne
fonctionne pas ! Alors Internet...3/4 h pour lire 1 (un) message ! Et
la brave dame préposée a, me dit que ici les connections sont très
lentes !! Ah bon, je ne m'en serais pas doute, ma brave dame !!! Il ne
faut jamais rester sur un (ou+) échec. Alors, culture oblige,
direction le musée Sacaca en mototaxi. Ferme pour?? Décidément !
Retour à HSBC, négatif..... c'est aussi une histoire de connection...!
Ma bonne étoile me conduit à une autre banque et Bingo, en 2
minutes me sort 600 Reals. De l'oxygène enfin. Pour fêter cet heureux
événement, je décide d'aller MANGER dans un resto un peu ~~bien~~,
situé au bout d'une jetée de 500 m avec vue imprenable... Ferme !!!
Quand le sort s'acharne ! Je dîne dans un `boui-boui~ au bord de
l'Amazone et réintègre ma chambre. La ```salle d eau~ est contiguë
avec celle de mon voisin, mais le mur qui nous sépare n'atteint pas le
plafond ! J'ai donc su que les fonctions élémentaires de mon voisin
étaient en bon ordre de marche. Il mouche bien, crache bien fait bien
pipi et caca !! Et voila enfin la bonne nouvelle de la journée. La
dessus, rassure sur son sort, je m'endors tranquille..... au son de SA
télévision !!
3eme jour. Ballade en mototaxi a CURIAU (6Km). Ballade en barque dans
les herbes, nénuphars et jacinthes d'eau. Sympa.
Demain, je pars pour Belém. Cela sera ma dernière ~croisière~. Je
serai au bout de ma route, 3.500 Km de navigation.
MACAPA 280.000 h. C'est une des 5 villes au monde traversée par
l'Équateur (avec Entebbe Ouganda et Pontianak Bornéo). Ici, pas
d'inondations mais marées ce qui prouve que l'on est pas loin de
l'Atlantique.
Mail No 6. Pour ceux
qui veulent améliorer leurs connaissances hydrologiques sur l'Amazone
!!! Je fais court !!
C'est l'Espagnol FRANCISCO
ORELLENA qui découvrit le fleuve et lui donna le nom d'Amazone pour la
simple raison que pendant son voyage sur le fleuve, il fut attaqué le
24 Juin 1541 par une tribu de femmes guerrières d'une férocité
redoutable: les Amazones.
C'est le plus long fleuve
du monde: 6.800 Km devançant le Nil de peu.
Son débit moyen de 185.000
M3/seconde est plus élevé que celui de tous les autres fleuves de la
planète : le volume d'eau transporte est équivalent a celui des six
fleuves qui le suivent dans la hiérarchie.
Son réseau hydrographique
compte plus de 1.000 cours d'eau. L'Amazone est à lui seul a l origine
de 18% du volume total d'eau douce déversé dans les océans du monde.
Le fleuve est navigable
pour les vapeurs jusqu'à Iquitos, à 3.700 Km de la mer.
La source originelle n'a
été fermement établie que récemment. C est un ruisseau situe sur un
sommet de 5.507 M d'altitude dans les Andes péruviennes.
Les pluies saisonnières
entraînent des crues, inondant de vastes zones bordant l Amazone et
ses affluents. La profondeur moyenne pendant le gros de la saison des
pluies est de 40 M et la largeur moyenne de 40 Km
Le volume d'eau douce
déverse dans l'océan Atlantique est si élevé que la salinité et la
couleur sont modifiés jusqu'à 300 Km des cotes. A 100 Km de
l'embouchure, on peut encore se baigner dans l'eau douce de l'Amazone.
Faune riche et variées :
Dauphins roses ou gris pouvant atteindre 2.60 M. célèbres piranhas,
anaconda géant, paiche, un poisson pouvant peser 160/200 Kg + des
milliers d'espèces de poissons, d amphibiens, de crabes et de tortues.
L'eau "noire, est déversé
par certains affluents. C'est une eau marron fonce, couleur thé bien
concentré. Elle doit sa couleur à l'énorme quantité de matières
végétales en décomposition qui tapisse le lit de ces affluents. Elle
est limpide, transparente, son pH est très acide (donc pas de
moustiques!).
L'eau "blanche",
contrairement au nom qu'elle porte est ocre jaune ou plutôt chocolat
au lait. Son aspect trouble et sa couleur lui est donnée par la grosse
quantité d'argile en suspension qu'elle contient. Son pH est autour de
7.
Concernant son nom. Le
ruisseau originel se jette dans l'Apurimac (Pérou) qui se jette dans l
Ucayali (toujours au Pérou) et reçoit (encore au Pérou) le Maranon
(entre Pucalpa et Iquitos, Pérou). A partir de ce moment le fleuve
ainsi constitué prend le nom d'AMAZONE et ce jusqu'à la frontière
Brésilienne où il prend le nom de SOLIMOES et ce jusqu'à Manaus
où il récupère son nom d'AMAZONE.
Et voila, vous savez
l'essentiel !!! Si vous avez lu jusqu'au bout. Interrogation écrite à
mon retour, qu'on se le dise !!
Mail No 6 ....et dernier !
Le trajet en bateau de Macapa à Belém = rien de spécial. En arrivant
à BELÉM, j ai cru voir Manhattan !! Une myriade de buildings se
dessinait sur le ciel bleu ! Non, c’était bien Belém. BELÉM. La, on
est dans les grosses pointures: 1.600.000 H ; ma voisine de hamac, une
femme enceinte de 6 mois, vivant en Belgique, mariée à un
Français, me voyant un peu embarrassé avec mes bagages et hésitant à
trouver ma route, est venue me chercher pour me faire profiter de son
taxi, ainsi que son autre voisin de hamac. Délicate attention que j'ai
appréciée. Hôtel Fortaleza. Celui la est côté -3* au Michelin. Aucune
chambre avec salle d'eau. Mais très rapidement, je m'y sens bien.
Atmosphère familiale. Le fils de la patronne (un peu déjanté) est un
artiste un peu braque. Il m interpelle par" hello Mec" ! Bizarrement,
cela ne m'a pas du tout choqué. Il parle un français très correct, est
tatoué à outrance, cheveux frises en bataille, 26 ans: c est Philippe
Castro. Il s'est révèle très vite être un " mec" très sympa, généreux,
disponible et franc parler. Il m'a donné une foule de tuyaux (non
percés) et m'a accompagné pour diverses raisons, partout où j'ai eu
besoin d aller. Bref, il fait partie de mes amis. L'hôtel est, comme
par hasard, situé dans la vieille ville, l'endroit le plus sinistre,
un vrai coupe gorge, et quand on connaît le taux de criminalité au
Brésil, il n y a pas de quoi être rassuré !! Les touristes étant
encore, comme par hasard, une cible privilégiée. Mais c'est aussi
l'endroit le plus actif, le plus turbulent, le plus sonorisé de la
ville. Il y passe à intervalles des autos où des enceintes de 100
Watts ont été installées dans le coffre qui bée béatement (!!!) et
déversent des tonnes de décibels à faire succomber un moine en
méditation. Qu'y a t'il d autre a voir? De beaux musées, des églises
toutes blanches datant des Portugais, dont 1 tout particulièrement
(intérieur et extérieur) excellant dans le genre de l'époque. Beaux
parcs, dont celui de la Praca de la Republica ou les Portugais ont,
tout comme à Manaus avec l'Opéra, pratiqué un "copié collé" avec le
Teatro de Paz. Folie et grandeur du "rubber boom". Un petit bout de
fort avec ses canons bien alignés, de vieilles maisons coloniales avec
azulejos. L'une d'elles est inhabitée depuis si longtemps que la
végétation s'est installée à l'intérieur et des arbrisseaux sortent
par les fenêtres !! Beaux et grands bâtiments administratifs bien
entretenus etc... Mais il y a une chose admirable, c est le "ver o
peso" (en portugais dans le texte) (=voir le poids. NDLR) Les
portugais disaient aux pécheurs "ver o peso" alors, les pécheurs ont
acheté des balances et cette tradition, comme gravée dans le marbre
est restée. Un marché E NOR ME où les gens s'entrechoquent,
s'interpellent, blaguent, éclatent de rire sur le quai du port. Une
halle au poisson complète cette section, sous un bâtiment en fer
flanqué de 4 clochetons vert de gris. A côté, le long du fleuve, c'est
une féerie de fruits exotiques de légumes, de marchands de parfums
enfermés (les parfums) dans des flacons pharmaceutiques, d'herbes
médicinales, de "Viagra naturel" et de tas de choses pour sorcières
sans balai. Un peu, mais vraiment très peu d artisanat. Puis, tous
peints en orange, une multitude de petits comptoirs où l'on peut
manger sur le pouce sandwiches et autres préparations cuites et
recuites dans la friture, bien grasses. Vous avez déjà bu du jus de
cajou ? Non ? Alors allez a Belém, on s'assoit sur un tabouret de bar
on commande et dans la minute, on est servi, avec gentillesse et
sourire. Ça ne vaut même pas 1 Euro. Tous ces micro-restos
s'encastrent les uns dans les autres formant un véritable labyrinthe.
Il faut y aller très tôt car à 9 heures les transactions sur le
poisson sont terminées. Comme disent nos voisins d'outre Manche "the
early bird catches the worm". A l'autre bout du quai, "l'estacao das
docas", les anciens docs du début du 20eme, rénovés dans un style très
contemporain et de manière plutôt réussie (idem Londres et Buenos
Aires). Les anciennes structures métalliques ont été conservées. 3
bâtiments qui abritent: des bars (dont une micro brasserie), des
restos et glaciers et même un petit théâtre. Une galerie marchande
court le long d un des murs. Sympa, climatisé, une bonne bière bien
fraîche, brassée sur place. On déguste à l'intérieur ou à l'extérieur
devant les 3 énormes grues conservées "in memoriam".
Les environs? Oui, il y a plein de sites à voir. L ÎLE AUX PERROQUET.
Là encore, c'est une histoire d'oiseau matinal qui attrape le ver; Il
m'a fallu passer par les fourches caudines d'une agence. Lever 4 h du
mat. ramassage des clients a 4.30 départ du bateau à 5 h, 3/4 h de
navigation dans la nuit noire et stationnement de l'embarcation devant
l'île en question en attendant que le jour se lève. Vers 5.30 / 6 h
les perroquets commencent à crier et à voleter. A 6 h le jour
s'affirme et subitement, dans un tintamarre de cris, des nuages
entiers de perroquets s'envolent décrivant d innombrables boucles. Les
cris simultanés de ces volatiles sont impressionnants. C'est le moment
de se taire et de regarder, mais les touristes qui étaient de la
partie n'arrêtaient pas de commenter l'événement!!! Enfin, en
m'isolant au bout du bateau, c'était supportable. Au bout d une heure,
les perroquets regagnent leur set home et ce spectacle fascinant se
termine. Pour ne pas être en reste, l'agence offre très généreusement
une micro tasse de Nescafé et nous fait faire un tour de canal
et....retour à la case départ. Ça ne vaut pas les 35 Euro mais comment
faire autrement? L ÎLE DE MARAJO, le bouclier de l océan. Entourée par
le rio Paro, l Amazone et l Océan. Grande comme la Suisse, avec ses
90.000 h, c'est la nature à l état pur: forêts, savanes, d'immenses
plages de sables très fin et un riche écosystème pratiquement vierge.
On l'atteint par bateau () qui part a 6 h. Donc lever 5.30 (encore une
histoire d'oiseau et de ver, décidément!). Mais où sont les grasses
matinées d antan? 3 heures de navigation, 1 h de bus avec passage d'un
bac et me voilà à SOURE la "capitale" de l île. Logement chez Bernardo
Fuss, un allemand barbu de 65 ans qui résiste mal à la corruption des
fonctionnaires, aux animaux qui tuent ses poulets, à la sono des bars
et discothèques, au voisin qui jette ses poubelles dans la rue !!!
Mais accueille le visiteur avec une grande amabilité se met en 4 pour
lui donner des infos et dont la propreté des chambres est
irréprochable. En outre, il sert des petits dej; SOMP TU EUX; (détails
sur demande). SOURE est en fait un gros bourg passé à la machine à
faire des frites. Les rues se coupent à angle droit et se terminent
dans l'eau ou dans la nature. Mais quelle nature !! De vastes terres
d’élevage pour l’énorme cheptel de buffles, inondées de Janvier à
Juin. La légende raconte qu'ils sont les descendants de rescapes d'un
naufrage d'un bateau français naviguant vers la Guyane. Ils étaient
une poignée et sont maintenant 60.000. On les voit dans Soure,
broutant paresseusement l herbe. Il y aurait même une police montée.
J'ai pas vu. En tous cas leur viande est délicieuse et savoureuse à
souhait. Ici, j'ai loue un vélo sans dérailleur, because la chaîne qui
saute, les mains pleines de cambouis (c’est pas vrai, ils ne graissent
pas les chaînes !!). Dommage qu'en cette saison, on ne puisse pas
visiter une Fazenda en raison des chemins impraticables. Nothing is
perfect. J'ai profité des plages au sable blanc, du village endormi et
du bord de la rivière. Des moments sublimes où tout ce qui peut être
dérangeant est occulté par la paix intérieure. Retour idem l'aller. Je
passe le dernier jour avec Philippe et sa copine Chloé (de St Gely).
J'ai assisté aux chamaillages, 2 gosses !! Le soir, Philippe m'a peint
un petit tableau en souvenir de notre amitié.
Brigitte m'a dit qu'il était temps de regagner le bercail! La bête a
suffisamment brouté !! En attendant l'avion à Belém, assis dehors au
soleil les 2 bras tendus, les paumes tournées vers le soleil, une
femme s'est approchée pour me donner des pièces, croyant que je
faisais la manche !! On me l'avait jamais faite celle là !! Je devais
vraiment avoir l'air d'une cloche !!
Le retour en avion a été émaillé de pannes, de turbulences et de
retards...
Bon, voila c'est tout, plus rien a dire. Fatigué le père Grand? Oui un
peu, mais comme chantait Boris Vian, "on a toute la mort pour se
reposer"!
Au revoir tout le monde.
A bientôt, mais pas tous en même temps.
Je vous embrasse tous.
Mail n° 7 et en principe
dernier.
Le voyage s'est terminé
avec une ombre au tableau que j'ai soigneusement cachée ! Ce qui a été
diagnostiqué au départ par un médecin brésilien comme étant une
hépatite A, s'est révélé être à Nice un Cancer du pancréas. Comme quoi
le danger arrive toujours d'où on ne l'attend pas. Après divers
examens au cours d'une hospitalisation, le pronostic semble moins
sévère qu'il n'y apparaît. A vérifier évidemment ! Inoxydable le Père
Grand ? Eh bien non, un homme comme les autres.
En tous cas merci pour, qui
votre Amour, qui votre Amitié.
A bientôt.
Je vous embrasse tous.